Après m'être approchée de la famille royale, le bijou dans ma main, je la confiais à la Reine. Dans le même temps, je sentis mon frère le rejoindre et saluer la famille royale. La Reine ne lui accorda qu'un bref regard.

Ma respiration était saccadée tout le temps que dura la restitution du bijou à la princesse. Je me savais être de nouveau au centre de l'attention, un peu comme si je vivais ma présentation à la cour pour la deuxième fois. Mon regard contempla la Reine alors qu'elle vérifiait qu'il s'agissait bien de la bonne boucle d'oreille. Si j'étais quelque peu étonnée de cette vérification, j'en comprenais aussi l'utilité. Je ne m'étais pas imaginé possible qu'une dame oserait proposer une boucle d'oreille qui ne soit pas la bonne afin de récolter tous les lauriers. D'autant plus devant toute la cour. Restant silencieuse, les mains jointes devant moi j'attendais le verdict de la Reine avec timidité, la présence de mon frère à mes côtés me rassurant plus qu'il ne pouvait le penser.

Lorsque la Reine afficha un grand sourire et hocha la tête pour signifier qu'il s'agissait bien du bijou avant de laisser tomber négligemment la boucle dans les mains de sa belle-fille, je sentis que je m'étais totalement arrêtée de respirer pendant tout le processus. Ses paroles ensuite eurent sur moi l'effet d'un couperet :

Eh bien Mademoiselle Smith-Stanley, la famille royale vous remercie pour votre dévouement. Mes joues rosirent alors et je balbutiais un remerciement à la Reine. Après m'avoir gratifiée d'un nouveau sourire, elle me prit la main pour me faire me placer à ses côtés, me présentant ainsi à l'assemblée. Mon coeur battait à tout rompre et ma respiration était haletante par l'émotion. Je regardais tous ces visages se tourner vers moi. Certains dont je connaissais.

D’ailleurs, je pense que nous pouvons dire que nous avons trouvé en vous le diamant de notre saison.

Je lançais un regard incrédule à mon frère, ne réalisant absolument pas ce qui était entrain de se passer. Mon regard parcourait l'assemblée et je vis la fierté dans le regard des membres de ma famille. Ma mère essuyait une larme d'émotion, ma grand-mère affichait un grand sourire de fierté de même que le reste de mes proches. Tous applaudissaient et je ne savais que faire de moi. D'un geste, elle m'invita à rejoindre l'assemblée et je la remerciais à nouveau avec déférence, paroles qu'elle accueilli d'un hochement de tête. Je retrouvais alors mon frère tandis que la Reine retrouvait son trône. De nombreuses personnes connues ou non se pressèrent autour de moi pour me féliciter. Je les remerciais sans me départir de mon sourire mais ne lâchant pas le bras de mon frère, ma bouée de sauvetage. Mon esprit quant à lui était affolé et avait perdu pied. Je n'avais aucune idée de ce qui était entrain de se produire.

La Reine reprit le contrôle de la situation en intimant aux musiciens de reprendre le cours de la soirée et de jouer. Ce fut comme un coup de canon pour l'assemblée et les mouvements à droite à gauche se firent, ces messieurs rejoignant leurs futures cavalières. Autour de moi, certains se pressaient pour obtenir une danse avec le désormais diamant de la saison quand alors mon regard accrocha celui d'un jeune noble au regard noisette. Ce dernier était malicieux, pétillant de vie. Je ne pus me dire autre chose que "Grand Dieu qu'il est beau ! Il finit de me rejoindre, ne décrochant pas son regard du mien comme si cela l'aidait dans sa manœuvre. Arrivé à mon niveau, il arbora un sourire charmeur qui faisait son effet, je ne doutais pas un seul instant qu'il en était parfaitement conscient.

" Miss Smith-Stanley, permettez moi de me présenter, je suis Tobias Howard. On m’a informer qu’il était important que je me présente à vous et en tant que gentleman, il était donc de mon devoir de le faire."

- Lord Howard, c'est un plaisir de faire votre connaissance. Lui répondis-je avec politesse, trouvant amusant cette manière un peu cavalière de se présenter. Il avait le bénéfice au moins de l'originalité.

Comme il était étrange, je ne le réalisais que maintenant mais désormais tout le monde connaîtrait mon no. Même ceux dont je n'avais encore jamais eu l'occasion de croiser la route. Je le regardais s'incliner devant moi et lui rendit la politesse par une petite révérence.

Avez-vous encore un peu de place sur votre carnet de bal pour un pauvre retardataire comme moi ?

Après avoir interrogé du regard mon frère qui acquiesça d'un signe discret, je lui tendis mon poignet sur lequel se trouvait le petit carnet et le stylo permettant à ces messieurs d'inscrire leur nom.

- Je crois bien justement que ma prochaine danse est libre en effet si vous la souhaitez lord Howard.

Je le regardais alors inscrire son nom, ne pouvant délaisser du regard son beau visage, appréciant ses mimiques, sa façon de sourire en coin. J'attendais qu'il me présente sa main avant de lui confier la mienne pour qu'il la place sur son bras et m'emmène danser. En partant, j'eus un regard vers mon frère et lui dit silencieusement avant de partir.

- Penses à t'amuser toi aussi.

Tobias se redresse, alors qu’il l’invite à danser avec lui. De plus près, il remarque en effet qu’elle mérite le statut de diamant de la saison. Elle est fort jolie comparait à d’autre. Le jeune homme se demande si la beauté de la jeune femme aurait été remarqué sans ce nouveau statut attribué par la reine. C’est peut-être possible, mais pas pour une bonne partie des gens qui la fixait maintenant. Certes, elle avait peut-être envie d’être considéré comme le diamant de la saison, mais cela faisait d’elle le prix de la loterie de la saison. En avait-elle vraiment conscience ?

C’est des choses qui passaient au-dessus de la tête de Tobias, mais il ne le montrait pas, du moins pas devant tous ses gens. La demoiselle finit par accepter l’invitation du jeune homme et il lui offrit un sourire plus grand et charmeur. Tobias lui fit un baise main pour la remercier, alors qu’il prit son bras avec délicatesse pour l’entrainer vers la piste de danse. Il pouvait sentir la jalousie que ce soit des gentlemans d’être passé devant tout le monde, que des débutantes qui n’avaient pas eu le privilège d’obtenir la grâce de la reine. Tobias trouvait cela fort amusant pour sa part, n’ayant jamais vraiment envier personne, sauf sa sœur dans certaine circonstance.

Arrivé à destination, il s’éloigne de la belle pour une révérence et prends sa main dans la sienne et pose l’autre sur sa taille pour commencer à la faire danser. Tobias était très bon danseur, il avait appris avec sa sœur et comme tous était une compétition, il avait fait de son mieux pour être meilleur quelle.

Alors dite moi Miss Smith Stanley, est ce que votre entrée dans le beau monde est à la hauteur de vos attentes ?

Il lit de la poésie romantique et du Shakespeare, je m’imagine sans mal discuter avec lui des heures de littérature. Est-ce qu’il parle une autre langue ? Je n’ai pas l’occasion de répondre à sa question, ni de lui poser celle qui me passe par la tête. Je me retrouve avec ma famille et deux hommes que je ne connais pas et d’on je m’en fiche. Je reste là poli, alors que je voudrais être ailleurs.

Mon attention se pose sur la reine et je me rends compte que la jeune fille devant elle est Jane. Je n’arrive pas à me réjouir pour elle, alors que je le suis. A ce moment précis, la seule chose qui me vient en tête c’est le premier moment agréable que je viens de vivre depuis trois saisons et qui a été bien trop court à mon gout. D’ailleurs, je cherche du regard Henry Phantomhive dans la salle, mais je ne le vois pas. Je soupire, alors que la reine ordonne que nous reprenions la danse. Pour ceux ayant la chance de pouvoir danser.

L’un des prétendants de ma sœur a rapidement disparu quand Jane fut déclarée diamant de la saison et le second l’invite à danser. Tous ça pour ça, que finalement je me retrouve seule avec ma mère, ma tante et mon cousin. Ce dernier me propose d’ailleurs comme à son habitude de me faire danser, sauf que cette fois…

Non merci, je veux rentrer à la maison.

Mais ma chérie, ta sœur vient à peine d’aller sur la piste de danse. Que penses tu de ce jeune homme d’ailleurs ?

Je lève les yeux au ciel.

J’avais oublié que c’était le bal de Poppy, sainte Poppy.

Je parle dans un français parfait et à voix basse. Seul mon cousin m’a comprise et il pose sur moi un regard furieux, mais aussi surpris. Furieux car j’ose parler français alors qu’il me l’a interdit et surpris par mes propos. En vrai, ma pauvre sœur n’a rien fait de mal, c’est sa première saison et elle se sent perdue comme je l’ai été moi aussi. Mais je n’arrive pas à être rationnelle, je n’arrive pas à taire ce sentiment de jalousie en moi.

Je vais au salon de dame, j’ai mal à la tête. Venez me chercher quand j’aurais l’autorisation de partir.

Je me tiens droite et quitte le petit groupe. Mon cousin essaye d’avancer vers moi d’un pas sur et ma mère fait de même. Je me tourne vers eux et les regarde avec un sourire faux.

Et ce prétendant n’est vraiment pas à la hauteur, il n’a fait que lorgner le décolleté des dames ce soir.

Je tourne à nouveau les talons et je suis un petit groupe de dame, allant au même endroit que moi. Je croise le regard de Jane qui danse avec un homme fort beau. Je ne sais pas si elle m’a vue, mais je lui offre un sourire confiant, alors que je n’ai pas un seul regard pour ma sœur. Je suis contente pour Jane oui très contente.  

Tamesine-Rose avait regardé son frère s'en aller, pour se rapprocher de lady Smith-Stanley. Et au fur qu'il s'éloignait, son sourire s'éteint. Bien sûr, c'était elle qui lui avait dit d'aller se présenter à Jane, mais elle ne put s'empêcher de ressentir une pointe de jalousie qui lui pinça le cœur. Elle avait déjà été jalouse de son frère, et de ses cadets aussi, mais il s'agissait de querelles d'enfants. C'était la première fois qu'elle ressentait une émotion semblable. Tamesine savait pertinemment que son frère se marierait un jour, mais elle réalisa seulement à cet instant qu'ils étaient dans cette pièce deux adultes prêts à entamer deux vies différentes, et que leur séparation serait bientôt inévitable. Son frère à peine retrouvé, l'imaginer déjà loin d'elle lui brisa le cœur.

Elle regarda Tobias et Jane s'avancer sur la piste de danse avec grace. Ils étaient beaux et accordés. Pour sûr, le mariage serait des plus réussis entre eux, personne n'aurai pu le nier. La demoiselle semblait elle-même ravie d'être au bras du futur comte de Darnley. Et pourtant, alors que Tamesine aurait dû se réjouir de voir son frère s'amuser et profiter du bal, elle ne put s'empêcher de ressentir une haine profonde envers Jane. Ce n'était pas la demoiselle qu'elle haïssait réellement, c'était la séparation qu'elle incarnait que Tamesine-Rose réprouvait.

Ses démons vinrent vite la tourmenter de nouveau. Et si son frère n'était venu à Londres que pour éviter le regard parental sur un éventuel mariage ? Et s'il n'en avait finalement rien à faire de sa sœur, qu'il était à Londres juste pour trouver une demoiselle et repartir avec une femme à son bras ? N'était-elle qu'une excuse pour élargir le champ des possibles unions ? La détresse devait se lire dans ses yeux quand un homme se planta devant elle et s'inclina.

Elle se concentra sur les paroles prononcées. Lord Smith-Stanley, quelle ironie. Son invitation était fort respectueuse, si bien qu'elle n'aurait pu la refuser. Après tout, il fallait bien qu'elle donne l'impression de rencontrer quelques gentilshommes, sinon Lady Cavendish lui reprocherait.

"Tamesine-Rose Howard" se présenta-t-elle dans une révérence, le regard cloué au sol autant de timidité que pour se laisser le temps de se remettre de ses pensées troublantes. Elle n'avait pas encore porté le regard sur le visage de l'homme. De toute façon, elle n'avait aucune envie qu'on lui fasse la cour, même si sa présentation à la Reine l'avait faite remarquée. La seule chose à laquelle elle n'avait pas encore pensé, depuis que Jane avait été proclamée diamant de la saison, c'était qu'elle était devenue le second choix derrière Jane. Si elle avait pu, elle aurait voulu être le dernier, mais la position de deuxième était vraiment inconfortable. Les hommes ne viendraient pas la voir parce qu'ils la trouvaient jolie, intelligente ou bon parti, ils viendraient parce que la Reine l'avait proclamée deuxième.

Elle finit par relever le regard, et offrit son carnet au comte dans un petit sourire qu'elle espérait naturel. Il était fort peu rempli, elle y avait fait attention. Suffisamment pour que cela ne paraisse pas suspect, mais bien trop peu pour une débutante remarquée par la Reine.

"Avec plaisir, lord Smith-Stanley. Vous êtes loin d'être en retard, tous les gentilhommes préfèrent danser avec votre sœur." remarqua-t-elle dans un ton qui aurait pu faire croire qu'elle en était attristée, alors que ce n'était pas le cas.

Elle suivit Peter sur la piste de danse, ne pouvant s'empêcher de lancer de nombreux regards à son frère. Elle croisa sur le chemin les yeux de sa tante, mais ne sut interpréter ce que son visage disait. Trouvait-elle que Peter était un bon parti, ou alors un homme à éviter ? Impossible de le dire. Elle aurait sûrement mieux fait d'écouter la liste d'hommes convenables qu'avait rabâché la vieille femme des jours durant. Tant pis. Tamesine se concentra sur ses pieds et sa posture, priant pour ne pas paraître trop gauche. Elle était plutôt douée en danse, mais sa timidité la bloquait souvent quand son cavalier était un inconnu.

"Vous devez être heureux que votre sœur ait été désignée diamant de la saison, j'imagine." finit-elle par demander, essayant de maintenir un tant soit peu de conversation, comme on le lui avait appris. Mais ses paroles montraient bien la jalousie qu'elle éprouvait envers Jane, bien qu'elle ne soit pas du tout due à ce que Peter pouvait imaginer.

Me laisser entraîner par ce jeune lord bourré de confiance en lui me permettait de souffler quelque peu et surtout de laisser mon esprit doucement redescendre sur terre. Lorsque nous furent sur l'estrade où les danseurs prenaient place, il me lâchait afin de me faire face et après une révérence, nous nous positionnèrent pour danser. Lorsque les premières notes de la valse commencèrent à s'égrainer, il prit facilement le rythme et m'entraîna avec une facilité déconcertante. Lors des fêtes du comté de Derby j'avais plus été habituée aux cavaliers gauches et priait pour garder mes pieds entiers. Il me semblait que je n'aurais pas ce genre de difficulté avec lord Howard.

J'étais fascinée par cet homme, par son sourire, son élégance qu'un instant je me demandais bien ce qu'il avait bien pu trouvé en moi de si agréable pour m'inviter à danser. C'est alors que je me souviens : je suis le diamant de la saison. Cet avantage inespéré d'être désignée comme ce que la société londonienne avait de mieux avait un revers, on ne me regarderait pas forcément pour moi-même mais aussi et surtout parce que j'avais reçu les faveurs de la Reine. Était-ce là la raison pour laquelle ce jeune lord était venu à moi aussi facilement ? En aurait-il fait de même si les circonstances avaient été différentes ?

Sa voix me sortit de mes pensées.

Alors dite moi Miss Smith Stanley, est ce que votre entrée dans le beau monde est à la hauteur de vos attentes ?

- Je serai bien ingrate de me plaindre je crois. Dis-je avec ironie. En tout cas je ne pensais pas recevoir les faveurs de sa Majesté, c'est une surprise bienvenue. Vous devez être également heureux que votre sœur ait fait si bonne impression également, n'est-il pas ? J'ajoutais à ces mots un sourire sincère, ne doutant pas que tout ce qu'un frère aîné cherchait pour sa fratrie était que chacun trouve son bonheur.

Après quelques instants, voyant mon frère rejoindre également la piste de danse, je souris intérieurement. Finalement il s'était décidé à profiter également de la soirée pour faire autre chose que le garde-diamant.

- Je crois que mon frère a décidé de vous rendre votre politesse en invitant votre sœur à danser. Lui montrais-je du regard avec amusement. Je gage que votre soeur est chanceuse, ses pieds en ressortiront indemnes. Ajoutais-je dans un rire.

La demoiselle était gracieuse sur la piste de danse, heureusement. Cela aurait été le comble que le diamant de la saison est deux pieds gauches. En tous cas, Tobias profita de cette danse assez lente pour discuter avec sa cavalière. Elle semblait intéressante, donc cela ne le dérangeait pas. Il avait déjà dû danser avec des demoiselles aussi intelligente qu’un poisson, une avait les même yeux qu’un poisson d’ailleurs.

En tous cas, elle répondit à sa question se disant contente et surprise aussi. Même si c’est ce que presque toutes les demoiselles souhaitent, il doit être courant que cela doit être une surprise. Notamment pour les plus prétentieuses qui se retrouvent sur le carreau. Bien dommage pour eux et tant mieux pour les autres.

Tobias lâche un petit rire nonchalant alors que Jane parle de l’entrée de sa sœur dans le nouveau monde.

Et bien Miss Smith-Stanley vous me l’apprenez. Comme je l’ai brièvement évoqué, je suis un pauvre retardataire. Pour vous dire, je suis arrivé il y a…environs quinze minutes au bal et une heure à Londres.

Quel genre d’homme arrivait à un bal organisé par la reine au dernier moment et sur un coup de tête ? Et bien Tobias quand il lit la détresse de sa sœur dans une lettre. Il devait venir la soutenir et c’était ce qu’il prévoyait de faire durant cette saison.

Son regard se posa sur cette dernière, dansant avec le frère de sa propre cavalière. Le sourire amusé du gentleman resta sur son visage, alors qu’il reposa son regard sur Jane. Une lueur amusé brillant dans les yeux.

Me voilà rassuré, je n’aurais pas à le provoquer en duel si il écrase ses délicats pieds. Malmener ma sœur met réserver.

Tobias disait cela sous le ton de l’humour, un humour que seule une sœur ayant un frère aussi pouvait comprendre. Il ponctua d’ailleurs sa phrase d’un clin d’œil complice.

Son premier bal de débutante. C’était quelque chose qu’on lui avait toujours vendu comme le bal de sa vie. Comme quelque chose de magnificient, presque irréel, et faste. Mais elle était loin de s’imaginer que son tout premier serait à Londres, et non pas dans sa chère Russie natale. Lorsqu’elle rentra dans la salle, elle fut effectivement émerveillée par la décoration, et charmée par la musique. Richement vêtue, elle sut qu’elle n’était pas exactement dans le ton britannique; bien que sa robe eut été faite par le couturier à la mode de Londres, les manières londoniennes ainsi que l’ambiance avaient quelque chose de différent. Peu importe, ce soir, elle représentait la noblesse russe. Et elle se devait de le faire dignement. Son menton levé, elle marchait, impassible. Une statue de marbre parmi les rires et les chuchotements. S’inclinant une seconde fois face à la Reine, échangeant brièvement les convenances, elle fut contrainte de rester auprès de son frère aîné, Mikhaïl, qui lui tenait franchement la jambe.

Pourtant, elle fut déçue de sa première soirée; outre quelques danses qui furent salvatrices (non pas pour parler, mais bien pour danser, ce qu’elle savait faire de mieux). Personne ne fut à la hauteur de ses attentes ; sans parler du fait qu’elle n’invitait pas nécessairement à la conversation. Son frère aîné, en revanche, papillonnait d’inconnus en inconnus, présentant sa sœur ici et là.

Vint l’épisode de la boucle d’oreille. Ce fut là sa plus grande déception. Elle qui espérait se faire remarquer, la voilà bien déçue. Ce n’était pas faute d’avoir essayé, pourtant. Maria mordit l’intérieur de sa joue tandis qu’elle voyait une jeune fille tendre cette dernière à la Reine. Qui était-elle ?

Jane Smith-Stanley.

Elle tacha de graver son nom dans la mémoire. Elle avait appris les principales familles de la noblesse avant de venir. Pourtant, ce nom-là ne l’avait pas plus marqué que cela. Impassible, elle vit cette jeune fille devenir le centre de la soirée, et son coeur se pinça. Elle qui voulait tout réussir, voilà un échec présenté sur un plateau d’argent.


La danse reprenant, elle vit une dame s’éclipser, tandis qu’une autre demoiselle blonde semblait fuir ce qui semblait être sa mère. Mikhaïl la sortit de ses pensées, lui proposant à boire.

Tandis qu’elle sirotait sa boisson, Mikhaïl lui fit le plaisir de lui montrer toutes les familles qu’il venait de rencontrer; cela lui permit de mettre des noms sur des visages. Silencieusement, elle sondait la salle, un peu désemparée. Elle avait imaginé une soirée plus palpitante. Elle se demandait finalement si elle ne devait pas rentrer; pourtant, rentrer si tôt était comme un aveu d’échec.

Les couples de danseurs évoluent sur la piste de danse, certains se font, se défont ou même se maintiennent. Un homme et une femme qui dansent deux fois de suite, rien de tel pour déjà avoir les premiers potins, les premières suppositions de couple de la saison.

Bientôt l'heure de la dernière danse, car la Reine commence à s'ennuyer. L'histoire de la boucle d'oreille la fatiguée et elle veut retrouver ses appartements.

En tant que bonne reine, elle se doit d'offrir une dernière danse à ses sujets. Elle regarde d'ailleurs, certains d'eux, voyant son diamant danser avec un jeune homme fort séduisant et le frère de cette dernière danser avec sa rivale.

Elle trouve cela fort amusant d'ailleurs. Une belle blonde évolue comme une plume sur la piste, gracieuse et légère, peu d'homme semble être à la hauteur de sa grâce.

Les notes de musique prennent doucement fin, avant de reprendre une minute à peine pour la dernière danse.

Est-ce que cela sera une opportunité saisie par certains ?

Déroulé de l'évent :
Il s'agit de votre dernière chance, le bal sera clos à la suite de cette dernière danse et nous nous retrouverons pour la suite...
- À la fin de votre RP, merci d'indiquer un résumé de votre intervention sous la forme suivante :


- Merci de tagger vos interlocuteurs dans votre résumé afin de leur permettre de ne pas se noyer dans les messages.
- Le PNJ n'hésitera pas à intervenir régulièrement afin de vous informer de l'avancée du forum.

À vous de jouer !