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Amelia Weeler
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26
Date d'inscription :
08/12/2022

Un prétendant inattendu


novembre saison 1 - Feat @Maxence de Rochford

Ce matin j'étais levée aux aurores. Décidée plus que jamais à tenir mon rôle de chaperonne et de soeur aînée comme il se devait, je souhaitais superviser avec ma tante les préparatifs du lendemain du bal. Ce jour était presque aussi important que le précédent sinon plus. Il s'agissait de récolter ce qui avait été semé la veille.

Si Rose n'avait pas brillé du même éclat que le diamant de la saison, miss Smith-Stanley, elle n'en avait pas démérité pour autant et avait même été complimentée par sa Majesté. Durant le bal, elle avait dansé de façon constante. Ainsi on pouvait résonnablement s'attendre à recevoir des visites plutôt nombreuses ce matin et tout devait être prêt à commencer par le sujet d'une telle dévotion. Ainsi sa tenue fut autant étudiée que la veille. Obligeant à défaire et refaire la coiffure de Rose à plusieurs reprises, hésitant entre plusieures paires de souliers. Tout avait été passé au crible.

De mon côté, j'avais fait le choix à nouveau d'une tenue les moins flateuses possibles, d'un grisâtre légèrement marronné qui me faisait un teint pâle. Tout pour ne pas attirer l'oeil sur moi et laisser l'entière lumière à ma soeur.

Installées dans le salon, nous assistâmes au balais interminable de prétendants, nous obligeant à lire ou à broder en se montrant faussement concentrées afin de laisser un semblant d'intimité aux visiteurs. Nous échangeâmes quelques regards amusés avec ma tante lorsque ma soeur recevait des prétendants ridicules. Comme il m'avait été difficile de ne pas rire de ce pauvre gentleman qui lui avait récité une poésie avec tant d'entrain (trop sans doute car il ne cessait de gesticuler en tous sens et de sautiller par moments), comparant ma soeur à un "savoureux loucoum". Vous pouvez compter sur moi pour que le loucoum n'oublie jamais cela, faites-moi confiance.

Au cours de l'une des visites, John le majordome apporta à ma tante une énième carte de visite en lui chuchotant quelque chose. Ma tante lui donna quelques instructions sans que je ne puisse les entendre. Elle ne cachait pas un petit sourire en coin lorsque John partit exécuter ses ordres.

- Amelia ma chérie, un visiteur vous attend au petit salon. Malheureusement nous ne pourrons rien faire pour améliorer votre tenue mais n'oubliez tout de même pas de laisser la porte entrouverte quand vous y serrez.

Les bras m'en tombèrent tant j'étais surprise. Plus par le fait de recevoir un visiteur inattendu que par la pique de ma tante concernant ma tenue. Cette dernière ne voyait pas du tout pourquoi je ne profiterais pas moi aussi de la saison, m'amusant au bal, dansant, portant de belles tenues colorées et pas ces "immondices de gouvernantes" comme les appelait ma tante. Elle ne comprenait pas que je ne désirais pas un époux, que j'aime trop ma liberté, m'occuper du domaine familial, faisant des expériences scientifiques... Je gage que si on la laissait faire, elle intriguerait même pour qu'on me trouve un mari et qu'on me sauve de cette vie de veille fille à laquelle je me destine. Pendant des années on m'avait inventé une santé fragile de sorte que lorsque l'on questionnait ma famille pour savoir quand allais-je (enfin) faire ma saison, on réponde tout simplement que ma santé ne me le permettait pas. Le prince-régent lui-même questionnait mon oncle à l'occasion sur mon état de santé. Puis avec les années, on cessa de demander. J'étais la pauvre jeune femme qui n'intéressait aucun homme à cause de sa santé fragile et celà m'allait très bien ! La seule exception que je faisais c'était pour Rose afin de lui donner le choix et de ne pas lui imposer le mien. Rose établie, elle prendrait le relai pour nos plus jeunes soeurs et je n'aurais plus besoin de jouer cette mascarade. Le plan parfait.

Seulement j'ai rencontré ce gentleman, lord de Rochford quelques jours plus tôt et tout a volé en éclat. Toutes ces belles certitudes, le sentiment que ce plan parfait se passerait sans encombre. Depuis que je l'avais rencontré, ses yeux azurs, le toucher de sa main, la douceur et la chaleur de sa peau nue contre la mienne, me hantaient et n'avaient de cesse de se rappeler à moi. Jusqu'au bal où après être littéralement tombée sur lui, il m'abandonna sans un mot. Profitant de l'annonce du diamant pour s'éclipser sans un geste, sans un mot, rien. Je devrais m'en réjouir, être contente car à nouveau le plan prévu marchait comme sur des roulettes et pourtant. J'étais loin d'en être contente.

Je me levaisbalors, intriguée par ce visiteur inopportun, me demandant de quel chasseur de dotes que j'avais identifié pour Rose j'allais devoir éconduire et me dirigeais vers le petit salon. Ce dernier était adjacent au salon dans lequel nous nous trouvions. Décoré de bleu, il disposait d'une fenêtre donnant sur le jardin et d'une table basse poir lebthé, autour de laquelle se trouvaient deux canapés se faisant face et des fauteuils entre chacun d'eux.

Mon coeur fit un bond lorsque je vis la silhouette à la fenêtre et que je le reconnus : Maxence de Rochford.




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Maxence de Rochford
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25
Date d'inscription :
19/12/2022

Un prétendant inattendu



saison 1 - Feat  @Amelia Weeler





C'était officiel : Le futur comte de Rochford allait également rentrer dans l'arène. Sans doute les gentils gens de Londres verraient cela comme la chose la plus naturelle du monde, qu'ils trouveraient, pour certains, qu'il était tout à fait convenable qu'un homme bien fait et fortuné pense à fonder un foyer. D'autres se diraient, avec une pointe de médisance, que c'était en effet ce à quoi pouvait aspirer un bâtard que la providence avait propulsé au rang des meilleurs partis d'Angleterre. S'il parvenait à obtenir la main d'une jeune colombe, cela suffirait amplement à étoffer la supercherie, et à générer une descendance quelque peu affranchie de tout soupçon. Une autre catégorie encore, à l'évidence plus insoupçonnable que les premiers, était incontestablement et littéralement fous de joie. C'était le cas de Mathilde, la sœur de Maxence. Levée plus tôt que d'habitude, la jeune femme avait eue la ferme intention de mener son cadet en le traînant par les plis de sa redingote si tel était le seul recours, afin qu'à l'instar des nombreux autres gentlemens ayant assistés au bal la veille, il aille courtiser ! Une femme respectable !, n'avait-elle eu cesse de lui marteler avant, pendant le bal et même là, en ce jour. Ce serait une femme respectable, enfin ! Mathilde n'en cru pas ses oreilles quand son frère, l'homme le plus incorrigible et frivole qu'elle connaisse, s'était tenu sur leur perron, ses deux mains appuyées sur chaque extrémité de ses épaules étroites, et lui avait garantie que la jeune femme avec qui il allait s'entretenir était constituée à quatre-vingt dix neuf virgule quatre-vingt dix neuf pourcent de tout ce qu'il y avait de plus noble et respectable à Londres. Non parce qu'elle connaissait bien son frère et ses regains de mépris autant pour la bourgeoisie que pour la noblesse. Il avait beau avoir assimilé qu'il devait à peu près l'équivalent de tout ce qu'il est, sinon plus, à ces richards qui pouvaient se permettre de mobiliser toute une salle pour retrouver une babiole ; mais ce n'était pas pour autant qu'il éprouvait le moindre respect à leur égard ou qu'il se gardait de faire montre de sa mauvaise fois dès que sa langue fourchue dépassait. 

Maxence était de ceux qui trouvaient toujours à en redire. S'il fallait l'écouter, aucun système ne serait le bon, et c'est précisément pour cette raison que Mathilde ne tergiversa pas et le laissa partir sans l'y suivre même si elle mourrait d'envie de savoir qui était la fameuse demoiselle en question. Là-dessus elle croyait néanmoins avoir son petit avis. Si ce n'était pas la petite dernière de la douairière, à coup sûr ce serait cette Miss Harmony Wood, à qui il avait offert son unique valse de la veille. Se pourrait-il que Maxence ait enfin vu le bien fondé de son action, et que malgré la fantaisie qui le caractérise, il ait décidé de l'aider ? Une union avec les Wood serait tout trouvée, pensa Mathilde. L'ardoise serait effacée et le procès qui les avait divisé autrefois, trouverait refuge aux oubliettes ! C'est donc à cette idée que la jolie brune rêva, la journée durant, même si la raison en elle l'implorait d'attendre le compte rendu de son frère avant de se laisser bercer par les suppositions. 

Lord de Rochford, de son côté, s'était laissé conduire dans sa somptueuse voiture tirée à quatre chevaux. Quel paradoxe décidément pour ce dandy qui pointait du doigt l'opulence des têtes couronnées, mais qui lui-même n'avait aucun scrupule quand il s'agissait de son confort. Ce que les gens qui pensaient ainsi ignoraient toutefois, c'est que tout cela faisait partie du personnage. Maxence se foutait de l'opinion publique sûrement autant qu'il n'en avait rien à faire de trouver une épouse. Sauf qu'en même temps, il avait besoin qu'on n'en pense pas moins de lui. Il avait besoin d'inspirer l'aversion, autrement il ne pourrait pas mener sa mission à son terme. En rajustant ses manchettes dorés, ni plus ni moins que la touche finale du costume bleu azur qu'il portait, et qu'il avait choisi expressément pour la manière dont il mettait en valeur son regard couleur aigue-marine, le lord baissa le regard sur le bouquet de fleurs qui reposait non loin de lui, sur sa gauche. Quoique c'était lui qui avait choisi chacune des fleurs qui le composait, le résultat lui semblait étrange. C'était rare qu'il pêche d'autant d'insatisfaction pour quelque chose confectionné par ses soins, ou qu'il se torture l'esprit à se demander si cela irait, si ça lui plairait. D'ailleurs il ne parvenait toujours pas à expliquer cette obsession qui lui était née. C'était ainsi depuis ce fameux matin où il l'avait croisée, où elle l'avait presque tué et où elle s'était sauvée sans lui donner son nom — la moindre des choses. Il avait dû chercher, parlementer et être patient avec des gens qui l'ennuyaient au plus haut point. Juste pour ce nom, Amélia Weeler. Et puis… elle lui avait dit qu'elle ne pouvait pas… Mais quoi donc ? Lui donner son nom ? Pourquoi ?! Rah ! C'était bien sa veine ça, tombé sur des folles furieuses ! Maxence avait immanquablement appris que Miss Weeler aînée avait une santé fragile. Qu'elle n'était pas de celle qu'on se pressait pour séduire et donc qu'elle finirait probablement vierge et aigrise. Les gens le disaient à tout vent et visiblement le pensaient aussi. Mais ça, pensait Maxence, c'est parce qu'ils ne l'avaient pas vu à l'œuvre comme lui. Du reste, il lui fallait en avoir le cœur net; il fallait qu'il se fasse son propre avis. Ce rire chatouillant qu'elle lui avait cédé ne pouvait pas être faux. Puis les paroles qu'elle avait tenu à son égard, c'était de loin la chose la plus sensée qu'il ne lui avait été donné d'entendre depuis au moins le jour où ses pieds avaient foulé le territoire anglais. Il avait le sentiment d'avoir lu en elle, de la même façon qu'elle, une inconnue, et pour la première fois de sa vie, l'avait percé à jour (...). 

Arrivé chez les Weeler, Maxence se fit accueillir avec un égard auquel il ne s'attendait absolument pas. Ce n'est que plus tard, en jugeant du regard penaud du portier, et de celui perplexe de la servante qui vint le quérir en pensant qu'il était là pour mademoiselle Rose, qu'il comprit comme chacun là-bas n'en avait que pour elle — une jouvencelle sans aucun doute. Cela ne le déstabilisa pas pour autant, il en fallait infiniment plus pour en arriver-là. Dans le salon où on l'installa, il prit ses aises. C'était fascinant de voir à quel point l'univers s'était donné le ton de la couleur du jour. Tenant son bouquet fermement dans ses mains, il était allé se mettre à la fenêtre. De là il remarqua la vue imprenable qu'elle l'offrait : que du bon goût. Il se retourna subitement en sentant une présence dans son dos, une aura qui lui semblait familière. Amélia. Il s'en doutait. D'abord interdit, même si cela ne dura qu'un dixième de seconde, c'est tout de même lui qui donna le ton, avec l'un de ses sourires en coin dont il avait le secret. Ses iris, une fois encore, se mirent à étinceler tel un jeu de lumière préhistorique. Il s'approcha d'elle sans détour, sans même hésiter une seconde. Il attendit de n'être plus qu'à trois pas environ pour s'incliner avec tout le respect qu'il lui devait. « Cette fois c'est moi qui vous ai débusqué, Amélia », il lui décocha cela net, à peine s'était il redressé. Pour bien montrer qu'il n'en avait que faire du protocole, il n'attendit guère qu'elle tende la main; c'est lui-même qui vint la chercher de la sienne avant d'y plaquer la touffe de fleurs. « Pour vous. Pour me faire pardonner mon abandon d'hier. J'ai… j'avais hâte de vous revoir. » À coup sûr, si sa hardiesse dépassait l'entendement, ce qu'heureusement non, il aurait pu tout aussi bien ajouté "et de sentir votre peau une seconde fois.." (...).
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