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Maria Chtcherbatova
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15
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19/07/2023

Pointe de haine sous les convenances


Fin novembre saison 1 - Feat Cecil A. Pettyjohn



Maria se tenait sur le canapé en velours dans le grand salon de sa maison de vacances. Son bouquin à la main, elle avait du mal à se concentrer sur sa lecture, tant sa mère se plaignait du temps londonien -un coup trop chaud, un coup trop humide-. Pour ainsi dire, elle n’avait que faire des jérémiades de sa mère, mais ce n’était pas comme si elle pouvait se retirer. Ainsi, elle subissait, son livre sur les genoux, fronçant les sourcils pour se concentrer sur sa ligne, qu’elle relisait encore et encore, à force de perturbations.
Après son bal de débutante, elle aurait aimé attirer plus d’attention, mais il semblerait que la noblesse étrangère n’ait pas attiré grand monde. Ou bien était-ce parce que la famille Chtcherbatov était naturellement antipathique ? Nul ne le sait.
Elle avait bien reçu quelques visites, mais juste assez pour que cela soit correct, bien loin du succès qu’elle imaginait.
Sans parler du fait que les quelques prétendants qui venaient à elle n’étaient guère sérieux dans leur démarche. Et ils n’étaient jamais assez bien pour elle. Selon elle.
Pourtant, elle-même ne se rendait pas compte du fait qu’elle ne souhaitant pas se marier. Ni même avoir de courtisan sérieux. Elle ne désirait pas se marier, cela lui faisait bien trop peur; partager son intimité avec qui que ce soit lui paraissait impensable. Hélas, elle était à des années lumières de se rendre compte de tout cela. Peut-être le réalisera-t-elle une fois face au fait accompli. Pour l’instant, elle rongeait son frein, tandis qu’elle revoyait cette stupide boucle d’oreilles dans les mains de Mademoiselle Smith-Stanley. Elle aurait tellement aimé être à sa place ! Se faire remarquer par la Reine Charlotte en personne n’avait pas de prix. Et nul doute qu’aujourd’hui, une file de prétendants se bousculeraient dans sa maison.
Mais rien de tout ça. Au final, elle ne se rendait pas compte de la sérénité dont elle bénéficiait à l’heure actuelle.

Par ailleurs, ses parents ne la blâmaient même pas. Bien sûr, ses quelques danses avaient été remarquées par leur élégance, sa grâce et son port de tête. Mais inutile de dire que ses parents en faisaient un véritable tabou, car cela reviendrait à reparler de son passé de danseuse, du conservatoire … Et Dieu sait qu’elle n’attendait que ça pour enfoncer le couteau dans la plaie.

Soupirant, lasse, elle ouvrait son livre sur ses genoux. Rien qu’un livre sur l’histoire de l’ancienne Angleterre. C’est toujours utile d’en connaître le plus sur un pays dont on ne connaît que les grandes lignes. Mais sa lecture fut interrompue une fois encore, par l’entrée de Mikhaïl dans la pièce. Agacée, elle mordit sa lèvre, tandis que son frère déclama d’une voix intelligible. Pour ne pas dire trop bruyante :

“ Je vous informe tous que j’ai convié le baron Pettyjohn cet après-midi.”

Le ton de son frère, bien trop autoritaire, l’agaçait. Ce ton de chef de famille qu’il prenait lui paraissait si peu naturel. Elle le savait, ce n’était pas ainsi qu’il était naturellement; il se donnait des airs, et elle n’avait qu’une envie : le remettre à sa place. Mais ce n’était pas comme si elle pouvait se permettre.
Maria grimaça; elle avait bien besoin de ça. Subir un inconnu dans sa propre demeure. C’était le problème de Mikhaïl, il se faisait des amis de partout. Contrairement à elle, il savait parler et s’attirait la sympathie de n’importe qui. C’était bien quelque chose qu’elle ne comprenait pas : comme diable faisait-il ? Non pas qu’elle rêvait d’être comme lui, mais tout de même; cela l’intriguait. Partageaient-ils vraiment le même sang ?

Cela faisait à peine quelques semaines qu’ils habitaient à Londres, et voilà que Mikhaïl s'était déjà fait un ami. Sortant le soir on ne sait où, revenant à l’aube parfumé à l’alcool, Maria ne pouvait que le lorgner avec dédain. Elle détestait profondément cette odeur qui lui rappelait de mauvais souvenirs. Bien loin de savoir où est-ce qu’il filait à la belle étoile, elle se demandait ce qu’un gentleman pouvait bien faire à la tombée de la nuit. Elle se devait d’être quand même admirative : son frère dépassait la différence culturelle sans aucun problème.

Finalement, vint l’heure fatidique. Celle du thé. Maria n’avait pas bougé du salon principal, bien décidée à finir son bouquin. La réalité, c’est que ses parents avaient lourdement insisté pour qu’elle rencontre ce baron -sait-on jamais!-. Ce n’était pas comme si elle comptait discuter passionnément de toute manière. Le majordome de la maison arriva dans le salon familial, annonçant l’arrivée du Baron. Maria posa son livre sur le canapé, savourant ses dernières heures de paix avant de porter son masque mondain.


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Cecil A. Pettyjohn
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17
Date d'inscription :
11/07/2023

Pointe de haine sous les convenances
fin Novembre saison 1 - ft. @Maria Chtcherbatova
Si la journée, les convenances étaient de mise, Cecil appréciait la nuit pour cette liberté qu'elle offrait. Bien qu'il n'ait jamais été homme à se plier aux convenances, il avait toujours préféré le monde après le coucher du soleil, là où tout semblait plus simple, et où les gens paraissaient plus sincères. C'était d'ailleurs à force de soirées bien trop arrosées et de parties de cartes aux mises bien trop grandes qu'il avait pu faire la connaissance de Mikhaïl Chtcherbatov. Un jeune noble tout juste arrivé de Russie, avec qui il avait sympathisé. Mikhaïl avait là l'avantage de pouvoir le suivre dans ses longues nuit de beuverie sans finir allongé dans un coin, ivre mort.

Le baron d'Aberdale n'avait que faire des raisons de la présence de la famille Chtcherbatov à Londres, et des affaires de Mikhaïl. Il n'avait jamais été friand de politique. Lui qui avait abandonné son rôle de baron sans une once de culpabilité, il n'allait pas s'enquérir des problèmes des autres. Et ce qu'il aimait avec Mikhaïl, c'est qu'il avait pu éviter vaguement le sujet de sa disparition. Même s'il l'évitait avec autant de monde que possible, quelques personnes à Londres commençaient à faire le lien entre le Cecil d'aujourd'hui et celui d'il y a vingt ans. Et Cecil Pettyjohn commençait à craindre pour sa réputation et, surtout, sa tranquillité.

Son amitié avec le fils Chtcherbatov était simple : des bonnes soirées en bonne compagnie, et cela lui suffisait. Il n'avait pas vraiment cherché à savoir pourquoi, de l'autre côté, Mikhaïl avait sympathisé avec lui, mais il s'en fichait plutôt pas mal. Mais lorsqu'il l'avait invité à prendre le thé chez lui, Cecil avait été surpris. Lui qui n'était pas homme de convenances, aller prendre le thé en compagnie de toute une famille qui lui était inconnue, ne pas échapper à toute une flopée de questions sur sa personne, c'était un peu trop lui demander.

Mais il avait accepté, sûrement encore enivré des vapeurs d'alcool de la veille. Et Cecil se retrouva devant une charmante maison londonienne, dont on aurait jamais su dire qu'elle abritait là une famille étrangère. Il se fit annoncer, et bien vite, il fut propulsé dans un salon où se tenaient les parents Chtcherbatov, le fils et, dans un coin, la fille.

Cecil salua le duc - ravi de vous connaître, la duchesse - madame, merci de me recevoir. Des politesses simples mais qui suffisaient amplement aux yeux du baron. Après ces présentations, ses yeux se posèrent sur la jeune femme blonde, Maria. Il s'approcha pour la saluer, et saisit la main tendue pour un baise-main. Elle avait un visage d'ange. Sans vraiment savoir détourner son regard du visage de poupée face à lui, Cecil s'adressa à son ami. "Vous ne m'aviez pas dit que votre sœur était si charmante, Mikhaïl." Sa main semblait ne pas vouloir lâcher celle de Maria.

by eden memories
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Maria Chtcherbatova
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Date d'inscription :
19/07/2023



Pointe de haine sous les convenances
feat. Cecil A. Pettyjohn

Elle le sentit, dès qu’il rentra dans la pièce. Rien ne fut laissé au hasard : sa posture droite, son port de tête, sa respiration. En un clignement de paupière, elle avait changé : Maria venait de mettre son masque de sociabilité. Celui où elle n’était plus vraiment elle-même, celui qu’elle adressait à tous; celui dans lequel une barrière de protection et de perfection était de mise.

Sondant la pièce, sondant l’atmosphère, elle le regardait. Non, elle l’inspectait. Ce monsieur Pettyjohn, elle en avait déjà entendu parler. Mais où ? Et pourquoi ?

Elle était certaine que ça ne venait pas de Mikhaïl. Non, c’était avant. Qu’est-ce que l’on avait pu lui dire sur cet individu ? Sa petite caboche rutilante, elle en profitait pour détailler ses vêtements, son visage. Des joues creusées, une mâchoire carrée, des yeux sombres. Elle imprimait son visage dans son crâne et y apposait son titre et son nom. C’est comme ça qu’elle faisait, et qu’elle a toujours fait. Pourtant, dans son portfolio mental, une information lui manquait terriblement.

Elle n’était pas du genre à oublier les choses ; mais il faut dire que ces dernières semaines ont été quelque peu intenses; avec beaucoup d’informations à ingérer en peu de temps. Entre l’étiquette britannique, les noms, et les histoires des grandes familles, Maria n’était pas aussi performante qu’elle ne le souhaitait.

Elle le regardait saluer sa mère, puis son père. Très sobre, songea-t-elle, tandis qu’il s’approchait d’elle pour déposer un baise-main. Elle n’aimait pas particulièrement le contact physique. Son corps entier criait “Corps étranger!”, et pourtant, sa main ne bougea pas. En d’autres mots, il n’y paraissait rien. Son masque de sociabilité sur son visage, seul un fin sourire vint rehausser ses pommettes.

"Vous ne m'aviez pas dit que votre sœur était si charmante, Mikhaïl."

Bien entendu. Quelques flatteries qui viennent toujours brosser dans le sens du poil, mais qu’elle ne refusait jamais. Elle avait l’impression qu’il la détaillait, lui aussi. Son menton haut, son regard bleu-gris ancré dans ses yeux, elle en oublie l’objet de sa réflexion. Que lui avait-on dit sur ce baron Pettyjohn déjà ?

“C’est un plaisir de vous rencontrer, Baron Pettyjohn.”
Dit-elle, son léger rire, -en réponse à sa flatterie- s’envola dans la pièce. Du coin de l'œil, elle remarquait le sourire de Mikhaïl, narquois. Il se moquait d’elle, de sa fausseté en société. Mais il se retenait. Tout comme elle se retenait de l’envoyer paître, parfois. Il lui semblait qu’on lui tenait sa main pour l’éternité, reposant ses prunelles sur celles de ce cher Monsieur Pettyjohn. Elle ne détourna pas son regard, trop fière, mais préféra retirer sa main de la sienne. La sensation commençait à la démanger sérieusement. On proposa à Cécil de s’asseoir, tandis qu’on commençait à servir le thé. Devant eux, des pâtisseries, des sandwichs, autant de sucré que de salé, auxquels Maria ne toucherait pas. Écoutant ses parents parler dans un anglais parfait, elle sentit une épine poindre dans son cœur. Faites qu’on ne la fasse pas trop parler, afin qu’il ne remarque pas son accent russe. La discussion était d’un banal : Comment se passe votre vie, Cecil ? Que faites-vous de votre temps libre ? Aimez-vous la chasse ? J’imagine que conduire votre domaine ne doit pas être de tout repos.

Au fur et à mesure que les questions et leur réponse vinrent, quelque chose dans son petit cerveau se clipsa. Ca y est : Maria avait l’information qu’elle avait perdue.


Ce baron Pettyjohn, c’était celui qui avait disparu. Pourquoi ? Comment ? Nul ne le sait, mais il est clair qu’un gentleman qui n’est pas capable d’assumer ses responsabilités n’avait rien à faire dans SA maison, en SA présence. Elle posa sa tasse de thé plus brutalement que prévu; du moins, à ses yeux. Cela passa pratiquement inaperçu dans le flot de la discussion, mais ses yeux gris avaient désormais une teinte carnassière tandis qu’elle posait son regard sur l’invité.


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