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How about a little music ?
novembre saison 1 - Feat @Jane Smith-Stanley
N’avoir pas de résidence fixe implique d’avoir des biens fort réduits. C’était le cas de Cecil Pettyjohn, pour qui une malle suffisait à mettre à l’abri l’ensemble de ses possessions. Quelques vêtements, deux ou trois livres et ses affaires de dessin lui suffisaient. Il avait abandonné tout le reste à Paris dans la précipitation de son départ. Et puis, il n’aurait sûrement pas eu à cœur de garder tant d’objets qui le rappelaient à son ancienne vie et à son ancien ami.
Ce jour, il s’était réveillé avec l’idée de parcourir quelques boutiques, dans l’optique peut-être de racheter un ou deux habits. Il commençait à être invité à plusieurs soirées, et les nobles ne tarderaient pas à parler si on le voyait trop souvent dans les mêmes tenues. Et puis, Cecil aimait les belles choses, il détestait quand ses vêtements ne le faisaient pas paraître des plus élégants.
Il quitta les bras de la douce cuisinière qui l’avait abrité pour la nuit, lui promettant d’autres soirées ensemble (tant qu’elle lui offrirait le gîte), avant de partir vers le quartier de Marylbone. Il avait entendu dire que de nouvelles boutiques avaient ouvert dans ces rues, et que les modistes y étaient à la pointe de la mode. Cela paraissait plutôt prometteur.
Les devantures colorées des échoppes et les maisons à l’architecture récente ravirent les yeux de Cecil, qui n’avait pas encore eu l’occasion de visiter ce quartier de Londres. Il n’était pas là depuis très longtemps, et avait pris parti de créer des relations solides dans les premières semaines avant de se laisser un peu plus de libertés dans son exploration et sa vie londoniennes. Le baron se laissa tenter par quelques modistes qui lui exposèrent de nombreux tissus, et après quelques mesures et une somme d’argent considérable, il était en possession de nouveaux vêtements.
De bonne humeur, et ayant rayé la tâche de sa liste plus vite que prévu, il s’autorisa à flâner dans les rues. Une musique finit par attirer son attention, et un petit concert de rue se dévoila sous ses yeux au détour d’une ruelle. Ils étaient peut-être trois ou quatre, leurs instruments sous le bras, à faire profiter les passants de leur talent. Un petit groupe s’était déjà formé devant le groupe improvisé.
Cecil décida de s’y arrêter et d’écouter quelques instants la musique, qui était de fort bonne qualité. Tout le monde autour de lui semblait du même avis, et quelques jeunes s’amusaient même à danser. Cela fit sourire le baron. Autour de lui, nobles et bourgeois se mélangeaient.
Son œil fut attiré par une jeune demoiselle noble à côté de lui. Si les descriptions qu’on lui en avaient faites étaient exactes, il s’agissait du diamant de la saison. Lui n’avait pas participé à l’ouverture de la saison, et n’avait pas encore pu découvrir les débutantes. Trop risqué. Mais il en avait tellement entendu parler depuis quelques jours qu’il était presque sûr de lui. Elle semblait apprécier la musique, son visage encore enfantin se balançant au rythme des instruments.
« Arrive-t-il souvent de pouvoir profiter de musique en pleine journée, ici à Londres ? » lui demanda-t-il nonchalamment, un sourcil légèrement réhaussé.
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