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Thought we built a dynasty that heaven couldn't shake
Novembre saison 1 - Feat @Cecil A. Pettyjohn"
En cette journée, le temps n’était plus aussi clément qu’hier. Le timide soleil s’était endormi, disparaissant sous les épais nuages grisâtres qui menaçaient silencieusement Londres. Rares étaient les courageux qui osaient affronter cette météo des plus capricieuses. Les rues semblaient bien vides par rapport aux rares journées ensoleillées. Les habitants se réfugient dans leurs maisons, ne voulant pas affronter le froid mordant du vent qui venait fouetter la moindre parcelle de peau à découvert. C’était ce genre de journée que Henry haïssait le plus. C’était ce genre de journée qui lui rappelait à quel point, il était prisonnier de son corps, n’étant pas libre de ses mouvements. Bien sûr qu’il pouvait sortir et aller flâner dans les rues londoniennes, mais il connaissait parfaitement les conséquences de cet acte : une crise de toux qui pouvait le terrasser pendant plusieurs jours en le rendant complètement inconscient. Chaque fois que ces crises de toux arrivaient, Henry avait cette horrible impression de voir la mort de près. Une impression même de l’effleurer, de la taquiner avant de revenir dans le monde des vivants. Depuis sa plus tendre enfance, Henry avait l’impression de jouer au chat et à la souris avec la mort, pour autant, c’était un jeu dont on connaissait déjà l’issue de celui-ci. La mort viendrait le chercher tôt au tard, sans doute, attendait-elle le bon moment avant de prendre son âme. La plupart de ses journées pluvieuses ou orageuses, Henry les passait à se détendre au détour d’un bon feu de cheminée et d’un livre quelconque qui l’intéressait sur le moment. Ce genre de moment lui permettait de dériver dans ses pensées, ou à réfléchir sur sa situation ainsi que son avenir en tant que second né de la famille Phantomhive. On pouvait dire qu’à cause de sa maladie, Henry avait pu beaucoup pensé à son futur, de ses projets. Des projets bouleversés par la disparition soudaine de son frère. Du jour au lendemain, il était parti sans aucun égard pour sa famille, ainsi qu’à son rang. Il était parti. On pourrait croire qu’Henry ait été heureux de cette nouvelle, après tout, il avait toujours voulu être à la place de son frère. Cependant, cela n’avait pas été le cas. Il avait seulement ressenti du dépit à l’égard de cette situation et de son père. Oui, Henry aurait aimé être comte mais plus par destinée ou par choix . Non parce que son père n’avait pas le choix pour faire taire les rumeurs sur une possible déchéance de cette lignée. Il avait été pris comme possible héritier par dépit, par obligation et non par le destin. Avant cette disparition, Henry était libre de ses projets et de ses mouvements, et puis tout d’un coup, tout lui était tombé dessus. D’un seul coup, tout le lourd fardeau du domaine, et tout ce qui incombait le fait d’être un héritier étaient sur ses frêles épaules. C’était dur, c’était rude et cela le rendait anxieux. C’était une situation extrêmement anxiogène qui n’arrangeait pas du tout son asthme.
Heureusement, Henry pouvait profiter de ce genre de journées pour pouvoir se détendre à nouveau dans le salon du manoir secondaire de sa famille. Se détendre et aussi pouvoir échapper aux discussions tendues de son père quant à l’arrivée d’une potentielle fiancée. Avec beaucoup de chance, il avait réussi à lui échapper pendant un temps et ceci lui convenait totalement. Peut-être qu’il pourrait enfin se débarrasser de cette horrible sensation d'oppression au niveau de la poitrine, en tentant vainement de contrôler sa respiration. C’était une technique qu’il avait acquise tout seul et qui lui avait permis de faire des progrès mais ce n’était pas parfait. Loin d’être parfait. Il devait vivre avec celle-ci. La poitrine oppressée, Henry s’affala dans un bon fauteuil non loin du feu de cheminée qui crépitait joyeusement dans son foyer, lui offrant une douce chaleur. Henry lisait tranquillement un livre , oubliant la notion du temps alors qu’il était plongé dans ce nouveau monde où les personnages étaient tous très intéressants. Un bruit sourd se fit entendre au niveau de la porte en bois massif, le tirant de sa rêverie avant d’autoriser la personne d’entrer. Un majordome entra avec un chariot où une théière en porcelaine de Chine fumait une douce odeur de thé.
“Jeune maître, un invité s’est présenté pour vous voir” Déclara le majordome tout en posant les divers objets du service à thé. “Dois-je le faire entrer et lui préparer une tasse de thé ?” Demanda-t-il d’un ton posé et calme.
Henry sourit doucement avant d’autoriser l’invité d’entrer dans la pièce. Il ne savait pas vraiment qui était cet homme mais il lui semblait complètement familier de part sa prestance et son visage. Appliquant les leçons de la bienséance apprises depuis son enfance, Henry se leva et s’inclina respectueusement.
“Jeune maître, je vous présente le Lord Cecil Pettyjohn qui est venu ici pour la saison, comme vous.” S’enquit le majordome avant de s’incliner et de partir.
Le second né des Phantomhive se souvient parfaitement de ce lord, après tout c’était son cousin. Cependant, celui-ci avait disparu depuis une vingtaine d’années , on l’avait même cru mort. Il se rappelait même d’une certaine complicité mais cela semblait bien floue en ce moment.
-Je vous souhaite la bienvenue, mon cher cousin, salua respectueusement Henry avec une voix douce tandis qu’un mince sourire étira ses lèvres. Désirez-vous une tasse de thé ? Demanda le maître de maison d’un ton calme.
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