Nous venions de passer un moment délicieux chez nos voisins les Woods qui nous avaient invités à prendre le thé. La conversation était allée bon train et j'étais ravie de nos échanges. Nous avions été gentiment reconduites par des hôtesses aux larges sourires, nous promettant de nous revoir bientôt. En faisant demi tour pour sortir de la propriété et rejoindre la rue, je remarquais une jeune femme assise sur un banc dans le jardin, l'air nostalgique en regardant un couple dans la rue face à elle. Une jeune femme radieuse au ventre rebondit qui trahissait une grossesse déjà bien avancée, se balader avec plaisir au bras de ce qu'elle supposait être son mari. Nous échangeâmes un regard avec ma mère qui me sourit. Intriguée par la scène, nos hôtesses regardèrent dans le jardin.

- Oh c'est notre petite Harmony que vous voyez là, l'aînée des cousines du vicomte. Elle est très timide. À bientôt mesdames.

La porte se referma alors et nous commencèrent à nous diriger vers la sortie.

- Mère, je vais aller lui parler, vous permettez?
- Bien sûr mon enfant, je vous retrouve à la maison ? Me répondit ma mère, le sourire aux lèvres.

Nous avions été bien éloignées de la société pendant longtemps de sorte que certains en venaient à prendre mon existence pour une pure chimère. Elle aimait donc l'idée que je me fasse quelques connaissances à Londres pendant la saison.

Je me dirigeais alors vers la jeune femme sur son banc et une fois arrivée à sa hauteur, je me raclais doucement la gorge pour annoncer ma présence.

- Je n'ai pas eu le plaisir de faire votre connaissance lors de notre thé en la compagnie de votre mère et de la vicomtesse miss Wood. C'est un plaisir de vous rencontrer, je suis votre voisine, miss Smith-Stanley.

Lui annonçais-je d'un ton des plus amicaux et affichant un sourire sincère sur mon visage. Comme se le voulait la bienséance, je lui tendais la main afin qu'elle le sert et que nous puissions discuter ensemble, apprendre à nous connaître.

Je suis perdue dans ma contemplation et je ne fais pas attention aux bruits provenant de ma propre maison. Je n’entends pas ma mère et ma tante accompagnée jusqu’à la sortie nos invités du jours que je n’ai pas encore vu. Je continue de suivre du regard la future mère, m’imaginant au bras d’un homme beau et qui me couvrirait d’un regard chaleureux et aimant. A l’image du héro de mon livre du moment, fou amoureux de la jeune princesse.

Une ombre s’approche de moi et je sursaute en entendant les premiers mots de notre visiteuse qui me sort de ma rêverie. Je rougis doucement, alors que je me lève pour faire une révérence peu gracieuse avant de prendre la main qu’elle me tend pour la lui serrer de manière légère.

Veuillez m’excuser, je ne vous ai point entendu arriver. Je suis Harmony Wood, nièce de la Vicomtesse.

Je remets une mèche rebelle derrière mon oreille et regarde autour de nous. Il n’y a personne, il me semblait que ma mère et ma tante recevait aussi la mère de la demoiselle en face de moi non ? En tournant la tête, je crois voir à travers les buissons une dame ressemblant à Miss Smith-Stanley. Je me ressaisis et lui offre un sourire timide. D’un mouvement de main plus gracieux que ma révérence d’il y a quelques secondes, je lui montre le banc.

Voulez-vous vous installer avec moi quelques minutes ? Je crois ne pas vous avoir vu lors des dernières saisons.

Veuillez m’excuser, je ne vous ai point entendu arriver. Je suis Harmony Wood, nièce de la Vicomtesse.

Je me gardais de lui faire remarquer que j'étais venue à elle en l'appelant par son nom, preuve que j'avais bien perçu qui elle était. Cela montrait bien qu'elle était jusqu'à maintenant toute à sa contemplation et qu'elle était bien loin de ce qui l'entourait. Au lieu de cela, je gratifiais la jeune femme d'un sourire amical.

- Voulez-vous vous installer avec moi quelques minutes ? Je crois ne pas vous avoir vu lors des dernières saisons.

- Avec plaisir, je vous remercie. Lui répondis-je en m'asseyant avec grâce, ne laissant entendre que le froufrou du tissu et le vent dans les arbres qui berçaient les oreilles. En effet, rien d'étonnant à cela miss Wood car j'escompte faire mon entrée dans le monde cette saison. Je viens à Londres pour la première fois. Lui répondis-je poliment.

Je laissais un instant le silence s'installer et regardais à mon tour le couple qui nous faisait face et qui désormais quittait les lieux, reprenant sa ballade. De sorte que lorsque je repris la parole, je montrais très nettement à qui je faisais référence.

- Est-ce là l'un de vos anciens prétendants ? Je vous observais tout à l'heure alors que vous les contempliez. Vous paraissiez fort nostalgique et triste.

J'interrogeais alors la jeune femme du regard, avide d'en savoir plus. Qui sais, peut-être pourrais-je l'aider à apaiser les maux qui l'assaillaient ?

J'espère que vous vous plairez ici alors. D'où venez-vous?

Je lui souris poliment et cessa de regarder le couple pour me concentrer pleinement sur la jeune fille assise à côté de moi. Je la détaillais un peu plus que ce que j'avais fait jusqu'à maintenant. Elle était délicate et très jolie. Ses vêtements étaient choisis avec goût mais elle semblait également particulièrement timide et réservée.

- Nous venons du Devonshire, du domaine de Chatsworth. Vous en avez peut-être entendu parler ? Mon frère est le désormais comte de Derby et de Lancastre, nous avons perdu notre père il y a maintenant 5 ans.

La voyant rougir et détourner les yeux lorsque je posais ma question, je compris soudainement que celle-ci était un peu-être malvenue. Je rougis à mon tour, confuse. Il me faudrait m'habituer rapidement à la différence d'étiquette entre la capitale et la campagne où visiblement, nous sommes plus libres de parole.

- Hm..non pas du tout, je n'ai pas eu de prétendant la saison dernière. Je connaissais la future maman qui était une connaissance avec qui j'ai pu discuter l'année passée tout simplement.

- Oh je vois... Ce n'est donc pas votre première saison. La deuxième peut-être ?

Je ne doutais pas en tout cas qu'elle parviendrait sans grande difficulté à se trouver un époux digne de son rang. À moins que certaines difficultés dont je n'avais pas été informée par ma mère ou mon frère ne l'en empêche bien sûr. Quoi que je me disais que si tel était le cas, mère n'aurait jamais accepté de fréquenter des personnes douteuses. Nous avions assez à faire pour faire oublier nos propres scandales pour ne pas s'embarrasser de ceux des autres.

Avez-vous pu rencontrer d'autres personnes que nous depuis votre arrivé ou même visiter un peu?

Intérieurement, je la remerciais vivement pour ce changement opportun de sujet de conversation. En outre, j'aurais peut-être l'occasion de mieux la connaître et cette perspective me ravissait totalement.

- Eh bien je viens de rencontrer votre charmante tante ainsi que votre mère et votre cousin le Vicomte mais autrement je n'ai pas eu le plaisir encore de véritablement pouvoir visiter Londres ou me faire quelques connaissances. Nous sommes arrivés il y a seulement 2 jours.

En effet, le temps de s'installer, cela faisait fort peu de temps. D'autant plus que mère avait absolument désiré que nous commencions par aller essayer les robes que nous avions spécialement commandé pour la saison et passer également aller chercher les accessoires qui conviendraient parfaitement avec mes tenues. De sorte que nous n'avons pas trop eu le temps de visiter véritablement la ville étant donné que tout ce que j'ai vu de Londres ce fut par la fenêtre de notre voiture qui nous a amenées de la porte de Stanley's House à celle de la boutique.

- Vous qui avez eu matière à connaître Londres, cette ville vous charme-t-elle ? Existe-t-il des lieux incontournables où il faut être vu ?

En réalité, des milliers de questions se chamboulaient dans mon esprit et je me faisais force de ne pas toutes les délivrer à mon interlocutrice qui s'en trouverait rapidement noyée. D'autant plus, je souhaitais ne pas faire peur à la jeune femme qui me semblait fort aimable et raisonnée.

La jeune demoiselle m’évoque d’où elle vient. Cela me dit quelques choses, mais sans plus. S’il y a bien une chose où je n’étais pas très bonne c’est la géographie, même celle de mon propre pays. Je la regarde avec un air triste et pose de manière automatique ma main sur la sienne, me voulant douce et réconfortante.

Toutes mes condoléances, je sais ce que cela est de perdre un être chair.

Je lui adresse un petit sourire, avant de reprendre une posture plus droite et de reposer ma main sur la mienne.

Je connais vaguement le nom de votre domaine. Veuillez m’en excuser.

Je baisse un peu la tête avant que nous abordions le sujet du couple que j’ai observé tout à l’heure. Elle comprend que j’ai déjà vécu une saison et me demande si c’est ma deuxième. Un peu timide et rougissante, je lui montre un trois avec mes doigts fins.

Cela va être la troisième et la première de ma sœur Pénélope.

Chose qui je l’avoue, l’angoisse plus que je ne l’aurais pensé, mais je n’ai pas envi de m’étendre sur le sujet. Du moins, avec quelqu’un que je viens à peine de rencontrer. Même si, elle semble si douce et chaleureuse.

Heureusement, on change bien vite de sujet, alors que je lui demande si elle a déjà rencontré des gens et si elle a déjà pu visiter. Elle m’explique qu’elle et sa mère n’ont fait connaissance que de ma famille et je lui souris un peu plus.

Et bien, vous avez presque rencontré toute la famille Wood. J’aimerais beaucoup vous présenter ma petite sœur Poppy, pardonnez-moi…Pénélope. Nous pourrons vous aider à vous familiariser à la vie en ville.

Je m’imaginais tous à faire toutes les trois à nous promener à Green Park ou même à Hyde Park. J’avais déjà hâte à cette perspective. Elle me demande d’ailleurs un peu mes préferences et où il fallait être vu. Je regarde le ciel, le sourire aux lèvres, beaucoup plus détendu.

Et bien personnellement j’ai un faible pour le quartier Covent Garden et son théâtre et surtout son opéra. C’est là aussi où vous trouverez les plus belles boutiques. Et pour être vue par tous, une promenade à Green Park ou Hyde Park. Même si Green Park est plus… nature.

Je me tourne vers elle et la regarde avec un sourire sincère.

Si cela vous dit et que nos parents sont d’accord, je serais ravie de vous faire découvrir la ville.

" Toutes mes condoléances, je sais ce que cela est de perdre un être chair. "

Je rouge monta légèrement à mes lèvres et je me sentais quelque peu embarrassée tout en me gardant de le montrer. Nul n'ignorait maintenant combien mon père avait été un être malfaisant pour notre famille, ne pensant qu'à sa personne et au faste associé à son nom. Toutefois loin d'être entouré de lettres d'or c'est plus le scandale qui a été associé à lui, d'autant plus sachant ses projets rapidement mis à mal par sa mort. Pendant des jours j'ai dû afficher l'ai triste d'une fille ayant perdu son père bien aimé mais en vérité il n'en était rien. Non seulement parce que je le connaissais à peine. Il n'était pas plus qu'un étranger pour moi mais parce qu'également le peu de souvenirs que j'ai de lui ne m'inspire que de tristes pensées. Il n'a jamais été intéressé par autre chose que par son héritier, je ne comptais pas le moins du monde et chaque jour qui a passé depuis que ma grand-mère m'ait recueilli, j'ai loué les cieux qu'il m'ait bien volonté confiée à ses bons soins plutôt que de me garder auprès de lui. J'avais au moins une éducation, des relations, une chance que je n'aurais pas eue en d'autres circonstances. Malheureusement tout ceci n'était pas bien séant et je gardais donc tout ceci en moi pour n'afficher qu'un masque.

" Je connais vaguement le nom de votre domaine. Veuillez m’en excuser. "

Devais-je lui rappeler combien notre nom a été célèbre par les scandales successifs de mes parents ? Si on avait pu oublier celui provoqué par ma mère il y a près de 15 ans, difficile de ne pas se rappeler celui provoqué par mon père à sa mort il y a 5 ans lorsqu'il a été affiché en place publique que des éléments retrouvés chez mon père à Londres avaient démontré qu'il cherchait à empoisonner ma mère pour épouser sa maîtresse, une vulgaire actrice... L'affaire avait défrayé la chronique. Déjà qu'il s'était tourné en ridicule de son vivant lorsqu'il a été révélé qu'il souhaitait plus que tout gagner les faveurs de la demoiselle... Combien avait-il été caricaturé par les journaux ? Même en campagne on avait eu vent de ces affaires alors à Londres, le scandale avait dû être tonitruent je n'en doutais pas.

Le doute me tenaillait mais je pris le parti de n'en rien dire pour le moment. Si la jeune femme ignorait totalement ces choses, elle serait mise au fait bien assez tôt.

- Ne vous en faites pas, nous avons tout récemment changé de domaine. Mon illustre famille avait pour habitude de séjourner dans le Lancastre jusqu'à maintenant. Toutefoi Chatsworth est un endroit à vivre bien plus agréable, je dois bien l'admettre.

Je compris son embarras concernant le nombre de saisons auxquelles la jeune femme a participé. Visiblement chacune de nous a honte de quelque chose. Toutefois il fallait admettre que les raisons pour lesquelles miss Wood se sentait honteuse présentement étaient parfaitement plus excusables que les miennes. Avec amitié, je lui souris, lui montrant qu'il n'y avait rien là à se montrer embarrassée.

- Et ce sera certainement la bonne pour vous miss Wood, je n'en doute pas.

" Et bien, vous avez presque rencontré toute la famille Wood. J’aimerais beaucoup vous présenter ma petite sœur Poppy, pardonnez-moi…Pénélope. Nous pourrons vous aider à vous familiariser à la vie en ville. "

Un sourire des plus radieux s'afficha sur mon visage.

- C'est très gentil à vous, ce serait une aide précieuse en effet.

" Et bien personnellement j’ai un faible pour le quartier Covent Garden et son théâtre et surtout son opéra. C’est là aussi où vous trouverez les plus belles boutiques. Et pour être vue par tous, une promenade à Green Park ou Hyde Park. Même si Green Park est plus… nature. Si cela vous dit et que nos parents sont d’accord, je serais ravie de vous faire découvrir la ville. "

- Croyez bien que j'en serai ravie.

Quoi de mieux en plus d'apprendre à connaître cette ville où je vais devoir résider plusieurs mois qu'en plus de nouer une amitié avec deux jeunes femmes ? D'autant plus que participant toutes à la saison, nous serons amenées à régulièrement nous recroiser, je n'en doutais pas le moins du monde.

Après mes propos concernant son père décédé, j’avoue ne pas comprendre la réaction de mon interlocutrice. Je me dis, que j’ai sans doute dite une bêtise, mais je ne comprends pas laquelle. Est-ce qu’il y a quelque chose que j’ignore ? Je ne me suis jamais vraiment intéressé aux histoires de famille et aux cancans des autres. Sauf quand cela concernait un homme nouveau qui rentrait dans le beau monde ou y revenait. Après tout, on ne pouvait pas l’éviter lors d’un bal, et puis je restais une jeune femme curieuse rêvant d’amour. Il faudrait sans doute que je prenne plus le temps à m’intéresser à autre chose pour éviter des malaises comme celui-ci et surtout me faire avoir.

Heureusement pour moi, le sujet change rapidement, alors que Jane parle de son domaine nouvellement acquis de ce que je comprends. Mon sourire se détend donc, reprenant une lueur de sincérité dans mes propos. D’ailleurs, cela n’est plus qu’un lointain souvenir pour moi, car je lui propose déjà dé pouvoir lui faire visiter mes endroits favoris.

Cela semble la détendre, car elle a un sourire radieux sur le visage, acceptant ma proposition. Je suis toute excitée à l’idée d’apprendre à la connaitre davantage dans les jours futurs. J’entends des éclats de rire derrière nous et je me tourne. Par la fenêtre de la maison, je peux deviner les ombres de ma mère et ma tante. Mon attention se porte à nouveau sur ma future nouvelle amie je l’espère.

En tout cas, je ne doute pas une seconde que ma mère et ma tante seront ravis de vous inviter vous et votre mère à nouveau. J’aimerais beaucoup vous présenter ma sœur, mais je crois qu’elle est partie avec des amies faire des emplettes. Il s’agit aussi de sa première saison, tout comme vous.

Voyant la réaction de l'aînée des demoiselles Wood, je compris alors qu'elle ignorait tout de l'histoire qui avait pourtant défrayé la chronique de Londres il y a maintenant 5 ans. Après, la jeune femme faisant sa troisième saison, il était possible que depuis la campagne, elle n'ait pas été mise au courant. Après, peut-être la jeune femme ne s'intéressait tout simplement pas à ce genre de potins. C'était aussi bien. Ainsi je n'avais pas besoin d'affronter une personne friande d'en savoir plus ou cherchant quelques informations sensationnelles sur ce sujet qui était pour moi des plus difficiles. Nous avions beaucoup souffert de la discorde parentale durant notre enfance et maintenant que tout ceci était derrière nous, nous aspirions tous à reprendre le cours normal de nos existences.

En tout cas, je ne doute pas une seconde que ma mère et ma tante seront ravis de vous inviter vous et votre mère à nouveau. J’aimerais beaucoup vous présenter ma sœur, mais je crois qu’elle est partie avec des amies faire des emplettes. Il s’agit aussi de sa première saison, tout comme vous.

- Je ne doute pas que ce ravissement soit partagé. Oh je vois. Trouvez-vous que la perspective de faire ses débuts travaille votre soeur ? Personnellement je suis terrifiée à l'idée de commettre un faux pas devant toute la bonne société réunie.

Un sourire timide s'affichait sur mon visage. De toute évidence, je profitais de pouvoir partager cet expérience avec une débutante plus expérimentée pour confier mes angoisses. Après tout, ne sait-elle pas déjà ce qui nous attend ?

La jeune fille en face de moi, m’avoue être quelque peu effrayé à l’idée de faire ses débuts dans le monde. C’est sûr que ce n’est pas chose aisé pour nous jeune femme. Je prends le temps de réfléchir à la question. Il faut que je sois honnête avec moi-même, j’ai fait en sorte d’éviter le plus possible la discussion avec ma sœur à ce sujet. Pourtant, elle voulait entrer dans la confidence avec moi à ce sujet, je le savais bien. J’essaye de cacher mon embarras et peut être la légère jalousie qui m’envahit petit à petit à mesure que les jours avancent.

L’année dernière elle était des plus impatiente, comme toute ma famille d’ailleurs. Et maintenant que cela arrive, j’avoue que nous n’avons pas eu l’occasion d’en parler. J’évite de l’accompagner pour ses premiers essayages et la confection de sa garde-robe. Je veux lui laisser ce privilège et ne pas interféré avec mes propres essayages.

Je me tourne vers Jane et pose ma main sur la sienne de manière douce et rassurance. Je lui offre un sourire bienveillant.

Et ne vous inquiétez pas, tous se passera bien. Je suis sûr que vous allez faire des merveilles pour cette première saison. Profitez pleinement, c’est votre moment.

L’année dernière elle était des plus impatiente, comme toute ma famille d’ailleurs. Et maintenant que cela arrive, j’avoue que nous n’avons pas eu l’occasion d’en parler. J’évite de l’accompagner pour ses premiers essayages et la confection de sa garde-robe. Je veux lui laisser ce privilège et ne pas interféré avec mes propres essayages.. Je notais entre les lignes combien la situation semblait difficile pour mon interlocutrice. Tâchant de me mettre à sa place, je ne pouvais qu'imaginer ma contrariété que ma jeune soeur fasse ses débuts alors que je devais faire une saison supplémentaire. Elle devait sans doute sentir ses chances de trouver le bonheur nettement s'amoindrir d'autant plus que selon sa description, sa jeune soeur avait tendance à briller. Sans doute se disait-elle que ce n'était que l'ombre qui l'attendait ou un triste destin de vieille fille ? J'étais certaine en revanche du contraire. Elle ne le voyait sans doute pas mais en plus d'être belle, elle était profondément bonne et je ne doutais pas que cette qualité trouverait preneur.

Et ne vous inquiétez pas, tous se passera bien. Je suis sûr que vous allez faire des merveilles pour cette première saison. Profitez pleinement, c’est votre moment.

Le doux contact de cette main amicale sur la mienne diffusa en moi une douce chaleur qui me rassura quelque peu. Son sourire bienveillant montrait chez elle une véritable bonté d'âme. Je lui souris à mon tour, posant ma main sur la sienne comme en remerciement. Je ne doutais pas de sa sincérité mais qui pouvait prévoir l'avenir ? Le scandale de mes parents respectifs serait-il si facilement oublié par le reste de la bonne société ? J'en doutais quelque peu et en même temps, je pouvais aussi me tromper. Dans tous les cas il y a bien une chose que je n'aimais pas par dessus tout : les zones d'ombre et c'en était une qui avait tendance à embrumer mes journées depuis que la perspective de faire mes débuts se rapprochait à grands pas.

- C'est tellement gentil à vous de me rassurer. Tout comme c'est fort aimable à vous de faire attention à ce que votre soeur ait sa propre expérience de sa saison. Je ne doute pas que nous serons vite amies toutes les deux. Sur ces mots, je me levais pour prendre désormais congés, n'ayant que trop abusé du temps de mes chères voisines.

- En tout cas je retiens votre proposition de visiter ensemble Londres. J'attendrai votre billet avec impatience. Bonne soirée miss Harmony. Concluais-je le sourire aux lèvres avant de quitter la propriété pour rejoindre le trottoir et faire un petit geste de la main en direction de la jeune femme avant de retourner dans notre hôtel particulier, juste à côté.

La discussion était simple avec Jane, ce qui n’était pas courant surtout lors d’un début de saison imminant. Les débutantes souvent n’étaient pas forcément sincère. Il y avait des faux sourire, des fausses questions qui voulait plutôt la recherche de potin. Malheureusement pour beaucoup, elles étaient mal loti avec moi. Je ne suivais pas forcement les potins et je n’étais pas du genre à dire du mal de quelqu’un.

En tous cas, je me sentais en confiance avec Jane ce qui était nouveaux pour moi. J’espère ne pas me tromper en tous cas sur ma première impression. Le temps défile et c’est le moment pour la demoiselle de rentrer chez elle. Cela faisait un moment que sa mère avait repris le chemin de leur maison non loin, elle allait commencer à s’inquiéter. J’incline ma tête pour la saluer avant de lui offrir un beau sourire.

C’était un plaisir et j’ai hâte de passer un moment avec vous. Je vous enverrais un mot rapidement.

Je la regarde partir et rentre à mon tour chez moi. Je discute avec ma famille sur nos voisins en disant que j’avais proposé à Jane de lui faire visiter Londres. Ma mère et ma tante trouvent que cela est une bonne idée et il ne faut que quelques jours pour qu’une nouvelle rencontre soit organisé.